Descripción de la tarea

Odilon Redon: Pandora
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bajo dominio público

Thomas Cole: Indian at Sunset. Imagen en Wikimedia Commons
bajo dominio público

Cielo nuboso

Se diría cubierta de vapor tu mirada;
Tu ojo misterioso (¿es azul, gris o verde?)
Alternativamente tierno, cruel, soñador,
Refleja la indolencia y palidez del cielo.

Recuerdas a los días blancos, tibios y velados,
Que hacen fundirse en lágrimas a los corazones hechizados,
Cuando, presos de un mal confuso que los tensa,
Los excitados nervios se burlan del alma dormida.

A veces te asemejas a esos bellos horizontes
Que iluminan los soles de estaciones brumosas...
¡Y cómo resplandeces, oh mojado paisaje
Que encienden los rayos al caer de un cielo nuboso!

¡Oh mujer peligrosa, oh seductores climas!
¿Acabaré adorando tu nieve y vuestras escarchas,
Y, al cabo, arrancaré del implacable invierno
Placeres más agudos que el hielo y que la espada?

Charles Baudelaire: Las flores del mal

Ciel brouillé

On dirait ton regard d'une vapeur couvert ;
Ton oeil mystérieux (est-il bleu, gris ou vert ?)
Alternativement tendre, rêveur, cruel,
Réfléchit l'indolence et la pâleur du ciel.

Tu rappelles ces jours blancs, tièdes et voilés,
Qui font se fondre en pleurs les coeurs ensorcelés,
Quand, agités d'un mal inconnu qui les tord,
Les nerfs trop éveillés raillent l'esprit qui dort.

Tu ressembles parfois à ces beaux horizons
Qu'allument les soleils des brumeuses saisons...
Comme tu resplendis, paysage mouillé
Qu'enflamment les rayons tombant d'un ciel brouillé !

Ô femme dangereuse, ô séduisants climats !
Adorerai-je aussi ta neige et vos frimas,
Et saurai-je tirer de l'implacable hiver
Des plaisirs plus aigus que la glace et le fer ?

Charles Baudelaire: Les fleurs du mal

Nevermore

Recuerdo, recuerdo, ¿que quieres de mí? El otoño
Hacía volar tordos a través del aire gris,
Y el sol lanzaba el dardo de un rayo monótono
Sobre el bosque amarillento donde silbaba el cierzo.

Estábamos a solas y andábamos soñando,
Ella y yo, los cabellos y los pensamientos al viento.
De repente, volviendo hacia mí su mirada conmovedora:
«¿Cual fue tu día más bello?», dijo su voz de vívido oro,

Su voz dulce y sonora, de lozano timbre angélical.
Una sonrisa discreta le dio la respuesta,
Y besé su mano blanca, devotamente.

- ¡Ah, las primeras flores, qué perfume tan hondo!
¡Y cómo suena con un murmullo de hechizo
El primer «sí» que sale de los labios amados!

Paul Verlaine: Poemas saturninos

Nevermore

Souvenir, souvenir, que me veux-tu? L’automne
Faisait voler la grive à travers l’air atone,
Et le soleil dardait un rayon monotone
Sur le bois jaunissant où la bise détone.

Nous étions seul à seule et marchions en rêvant,
Elle et moi, les cheveux et la pensée au vent.
Soudain, tournant vers moi son regard émouvant :
«Quel fut ton plus beau jour?» fit sa voix d’or vivant,

Sa voix douce et sonore, au frais timbre angélique.
Un sourire discret lui donna la réplique,
Et je baisai sa main blanche, dévotement.

– Ah! les premières fleurs, qu’elles sont parfumées!
Et qu’il bruit avec un murmure charmant
Le premier «oui» qui sort de lèvres bien-aimées!

Paul Verlaine: Poèmes saturniens