2.1. Contre la publicité

ÊTES-VOUS ALLERGIQUES À LA PUBLICITÉ ?

L'association Paysages de France, par exemple, traîne les afficheurs en justice pour obtenir le démontage des panneaux publicitaires, dont un tiers sont illégaux, selon elle. Pour preuve, elle gagne tous les procès qu'elle intente, mais de nouveaux panneaux apparaissent sans cesse. « Nous incitons les gens à résister », revendique Vincent Cheynet, publicitaire repenti qui a monté l'association Casseurs de pub, à l'origine de La rentrée sans marque et de La journée sans achat. « Chaque foyer reçoit 40 kilos de prospectus par an dans sa boîte aux lettres », s'insurge Jean-Christophe Vandevelde. Pour montrer le volume que cela représente, son association, RAP (Résistance à l'agression publicitaire), organise des déversements de prospectus dans différentes villes de France. Certains militants s'attaquent physiquement à la pub. En 2003, plus de 2 000 affiches ont été barbouillées dans le métro parisien lors d'opérations commando, sanctionnées par de lourdes amendes. Dernier collectif en date, les Déboulonneurs recouvrent chaque mois un grand panneau de peinture effaçable. Ils réclament une réduction de la taille de l'affichage à 50 centimètres sur 70. « C'est la taille légale pour l'affichage associatif. Si c'est assez grand pour annoncer un concert, ça l'est aussi pour vendre un yaourt », analyse Raphaël, jeune militant lyonnais.

Ce geste symbolique reste illégal. Il a conduit les Déboulonneurs d'Alès, Montpellier, Paris, Rouen et Lyon au tribunal. « Ils revendiquent la désobéissance civile et attendent du juge une relaxe pour faire évoluer la loi. Pour l'instant, ils n'ont obtenu au mieux qu'une dispense de peine », explique leur avocat. Ces militants sont généralement majeurs. Mais la prise de conscience peut démarrer très jeune. Des collégiennes de Grenoble ont ainsi réussi à convaincre leur chauffeur de car de changer de radio et d'opter pour une station sans pub.

Source : Les clés de l'actualité, numéro 733